La silver économie, enjeu économique de demain

La silver économie, enjeu économique de demain

Dans le domaine du marketing, force est de constater que les marchés de niche ont le vent en poupe : après le marketing ethnique ou encore le marketing tribal, le temps est à une cible grandissante et jusque là laissée de côté par une société qui a peur de vieillir, les seniors. Aujourd’hui appuyée par le gouvernement, la silver économie risque fort de créer des débouchés importants dans les années à venir et pas uniquement pour les seniors.

Une population vieillissante et une durée de vie qui s’allonge

Parmi les dernières priorités du gouvernement français figure en bonne place – au même titre que la relance de l’économie, la lutte contre le chômage et la préservation de l’environnement – la promotion d’une économie nouvelle centrée sur les anciens : la silver économie.

Car il faut bien se rendre compte que la population française, et à plus forte mesure la population occidentale, subit le contrecoup du « baby boom » qui se transforme aujourd’hui en « papy boom » : ce qui fut un grand pic de natalité devient aujourd’hui un pic de vieillesse. À tel point que l’on estime qu’en 2015, près de 25 % de la population française aura plus de 60 ans et que les seniors représenteront 32 % de la population en 2050.

Ce qu’il faut voir aussi, c’est que – fruit des avancées en médecine entre autres – la durée de vie augmente et les centenaires n’ont jamais été aussi nombreux. Il faut donc commencer à envisager des produits qui doivent permettre de vivre pleinement sa vie une fois retiré du marché du travail. Or, c’est l’un des défauts qui existent aujourd’hui : les produits visant les seniors existent mais ils sont encore trop peu développés, trop peu nombreux et ne correspondent pas forcément à ce vieillissement en cours ni à l’allongement constaté de la durée de vie.

Et c’est là que le gouvernement cherche à développer une solution : avec cette population de plus en plus nombreuse qui dispose de ses propres besoins et souhaits, il y a matière à stimuler l’économie. En cherchant des solutions de confort ou de soutien pour les seniors, les start-up peuvent déjà créer de la valeur ajoutée ainsi que des emplois. Les seniors gagneraient en confort tandis que l’économie du pays en sortirait grandie, un coup double qu’il faut négocier dès aujourd’hui.

Une image qui reste encore à changer pour la silver économie

Parmi les enjeux les plus importants à venir, l’image et le discours seront les plus discutés. Si l’on prend la tendance actuelle, on constate deux formes de communication : d’un côté, le message le plus fréquent est celui de la personne du troisième âge que l’on considère comme telle et qui souffre de problèmes qui lui sont propres ; de l’autre, on conçoit l’image du senior comme une image lissée de la grand-mère encore séduisante. Il arrive même de voir les deux vecteurs associés quand une publicité pour un monte-escalier nous présente une personne âgée disposant encore de tous ses moyens.

Il va donc falloir pour les entreprises et les communicants apprendre à parler à une cible qui se sait âgée mais qui ne veut pas être vue comme un groupe de seconde zone que l’on cache pour éviter de se souvenir que derrière l’apparent jeunisme que l’on met en avant se cache une population de plus en plus âgée. Ce changement de discours se passe déjà au travers du design des produits qui vont évoquer de plus en plus des objets de grande consommation.

A ce petit jeu, Orange a déjà commencé à faire évoluer son discours en mettant en scène un couple de seniors sur un mini-site par ailleurs ludique pour promouvoir sa solution de domotique connectée dont les avantages pour un public senior sont indéniables. Et pourtant, vous pouvez le constater, il s’agit là d’un système qui pourrait tout autant convaincre un public plus jeune.

Bref, la silver économie risque de changer bien des habitudes de consommation et de marketing en remettant les dernières avancées technologies dans les mains d’un public de senior qui pourra y trouver bien des avantages pour son quotidien. Reste à la France et aux entreprises intéressées à réussir le délicat exercice d’entrée et négocier un virage très serré pour communiquer et vendre ses produits à un public qui pourrait bien faire la loi sous peu de temps.

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