Écotaxe, un échec poids-lourd

Écotaxe, un échec poids-lourd

Après de nombreuses escalades de violence à la suite des professionnels du transport routier et des fameux Bonnets rouges, le gouvernement s’est enfin décidé à abandonner son projet de taxe poids lourds, plus connue sous un autre nom : l’écotaxe. Une victoire pour le transport routier, mais une très mauvaise nouvelle pour les particuliers et le secteur des travaux publics. Retour sur une taxe qui va impacter de nombreuses entreprises françaises.

 

L’écotaxe, c’est quoi ?

L’écotaxe s’est fait un nom en 2013 quand le gouvernement décide de commencer l’installation de portiques sensés contrôler les passages des poids-lourds sur les autoroutes de France. En réalité, cette taxe est plutôt simple dans son fonctionnement de base puisqu’elle intègre le concept de pollueur-payeur : celui qui pollue doit payer pour compenser les dégâts.

En France, ce que l’on nomme écotaxe est par ailleurs dénommé taxe poids lourds puisqu’elle se concentre exclusivement sur ces derniers pour les impliquer dans l’entretien des routes que les routiers empruntent, alors qu’à l’heure actuelle ces frais sont financés par l’impôt public.

Au-delà de cet aspect, l’écotaxe vise à plusieurs objectifs. Il s’agit de limiter les transports à vide des camionneurs par la mise en route de frais à chaque passage et ainsi réduire l’impact des transports routiers sur le bilan carbone du pays.

Mais plus encore que l’écologie, cette taxe avait des visées de rééquilibrage du budget : en effet, les professionnels ainsi taxés devaient s’inscrire dans l’effort de guerre de l’entretien des routes. De la même manière, le secteur des transports en commun devait profiter d’une manne financière de plusieurs millions qui n’arrivera donc pas. De même pour les travaux publics qui devront revoir à la baisse leurs estimations. Enfin, les grands perdants restent tout de même les Français, qui vont devoir supporter de nouvelles taxes, dont celle sur le gazole qui sera de 2 centimes du litre (à lire ici).

 

Ce que va changer l’abandon de l’écotaxe

Déjà, notons que le secteur du transport routier s’en sort très bien, devenant par la même occasion un acteur puissant de l’économie en montrant qu’il a été possible aux professionnels du secteur de s’unir pour lutter efficacement contre le gouvernement.

Malheureusement, il faut bien comprendre que l’argent qui ne sera pas perçu par ce biais le sera ailleurs. Reste désormais à voir quelles sont les possibilités : taxation des sociétés d’autoroute avec le risque de les voir compenser sur le prix du péage, instauration d’une vignette pour les routiers et quelques autres pistes.

Reste qu’au-delà du secteur du transport routier dans son ensemble, de nombreux emplois sont d’ors et déjà menacés en particulier dans le monde des travaux publics qui s’asphyxie de plus en plus. Que va faire le gouvernement ? Nul doute que nous en saurons plus dans quelque temps.

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